Ebauchage

Sauf au cours de l'année 2020, si particulière, je débute dans plus de 90% des cas mes ébauches devant des modèles vivants en mouvement que je vais voir à l'ACDA de S' Egrève.

Ces modèles sont choisis avec le plus grand soin pour leurs qualités de présence et de générosité.

En pratique, pendant 10 à 20 minutes, j'observe attentivement le modèle, en particulier sa propre façon de bouger et les postures dans lesquelles je le sens le plus naturellement à son aise.
Mais cela ne se fait pas principalement avec les yeux. Il s'agit plutôt d'une attention de tout le corps pour capter les messages sensibles échangés au sein de l'atelier
Au début, ne sachant comment aborder la question, j'ai fait des croquis, puis des petites maquettes. Cela m'a duré quelques mois, mais  maintenant, j'ébauche directement les sculptures, en les gorgeant directement de l'énergie et de la vie des modèles.
Le plus difficile pour moi quand je travaille en "sculpture sensible" est de "débrancher la tête", afin de laisser s'exprimer les mains, ou plutôt l'ensemble de mon corps, sur ce que le modèle vivant transmet de son mouvement, de ses émotions du moment, de son vécu,  ..... et de sa vie de l'instant.
Sauf quand j'aborde des sculptures de très grandes dimensions (plus de 80 cm de haut environ), je travaille systématiquement "dans la masse". Cela est nécessaire pour donner à la sculpture toute liberté pour bouger et trouver sa propre posture.
L'inconvénient majeur est le poids de terre mise en œuvre, qui est souvent au delà de 50 ou 60 kg dès que la sculpture fait dans les 60 cm de haut.
Rapidement, si tout va bien, la sculpture prend sa propre vie et son propre mouvement en résonnance avec celui du modèle.
Alors le travail devient réellement jouissif, et je n'ai plus qu'à respecter ce mouvement et à l'accompagner au long de la séance d'ébauchage de trois heures.
Au cours de ces séances, il arrive qu'il se passe des choses très exceptionnelles. J'ai en tête la séance avec Nadège, d'où naitront les sculptures "Rebirth" et "Dernier Effort". Je raconte l'histoire en suivant le lien : Naissance de “Dernier Effort” et de “Rebirth”

Modèle en mouvement

à l'ACDA

à l'ADCA

Dans la Médiathèque de la Côte St André (38) en 2015

Si l'immense majorité des séances de l'ACDA se déroulent dans notre grand atelier de Saint Egrève, il nous arrive aussi de faire des expériences diverses. Cela peut ainsi être dans d'autres lieux, comme une médiathèque (qui nous avait été prêtée pour une soirée), un haras (où une cavalière est venue poser avec sa jument), dans une salle des fêtes (où trois danseuses et un danseur nous ont fait une séance de pose inoubliable), dans la nature (Nadège, une danseuse dans les arbres, nous avait invités à venir travailler alors qu'elle répétait un spectacle à Chambéry) ....

D'ailleurs, ça peut être un peu n'importe où. En général, quand je me déplace pour faire des expositions un peu longues, je prends mon matériel pour travailler sur place.

Travail sur Magnétiques à Cuiseaux (01) en 2017

Ebauche aux Avenières (38) en 2017

Ebauchage à Bourg en Bresse (01) en 2018

Ebauche à Privas (07) en 2020